Étymologie
(XIVe siècle) Du moyen français mouvement. De l’ancien français movement (1190), du latin movimentum (« mouvement ») issu du verbe latin movere (« remuer »).
Nom commun, masculin
1 Transport d’un corps ou d’une de ses parties d’un lieu, d’une place dans une autre.
2 (Mécanique) Changement de situation qu’un corps éprouve relativement à certains objets regardés comme fixes, par l’effet d’une force agissant sur lui.
3 (Astronomie) Révolution, marche, réelle ou apparente, des astres.
4 (Médecine) Fonction animale qui change la situation, la figure, la grandeur de quelque partie intérieure ou extérieure du corps.
5 (Médecine) (Vieilli) Petit accès d’une chose bénigne.
▪ Avoir un mouvement de fièvre.
6 (Militaire) Ensemble des marches, des évolutions, des différentes manœuvres d’une armée, d’une troupe.
7 Circulation des personnes et des choses.
8 (En particulier) Circulation logistique et commerciale.
9 (Spécialement) L’entrée et la sortie des navires ou des aéronefs.
10 (Administration) Ensemble des variations qui arrivent dans certains établissements publics, dans certains corps, par les changements de situation des personnes qui en font partie.
11 (Musique) Marche des sons du grave à l’aigu et de l’aigu au grave, entre des parties qui concertent ensemble.
12 (Musique) degré de vitesse ou de lenteur que le caractère de l’air doit donner à la mesure.
13 (Musique) Partie d’une œuvre musicale séparée par un temps de silence.
14 (Peinture) Expression des mouvements du corps et des sentiments.
15 (Topographie) La succession et la diversité des plans d’un terrain.
16 (Littéraire) Ce qui anime le style, de ce qui fait qu’un récit intéresse les lecteurs, qu’un discours entraîne les auditeurs.
17 (Figuré) Ensemble des variations, des changements, de l’évolution dans l’ordre intellectuel, moral, social, etc.
18 Les différentes impulsions qui nous font agir.
▪ Mouvement de colère, d’orgueil, de vanité.
19 Agitation, fermentation dans les esprits, de nature à faire craindre des troubles, une révolte.
20 (Horlogerie) Assemblage des parties qui animent une horloge, une pendule, une montre.
Allemand : Bewegung féminina
Anglais : movement, move, motion, shift, stroke.
Espagnol : movimiento masculin
Grec : κίνηση.
Russe : движение
En tant que réalité familière, le mouvement constitue pour l'homme l'expérience la plus fondamentale et la plus quotidienne de son rapport au monde telle celle de la pesanteur : les corps pesants tombent comme une pierre, tandis que les corps légers s’élèvent comme le feu. Aristote qui s'est intéressé à la chute des corps, fait du mouvement, δύναμις, le principe de distinction des êtres naturels opposés aux êtres divins. Le philosophe utilise indistinctement les termes de kinésis κινήσεις, génésis Υένεσις, métabolé μεταϐολή, pour « signifier dans son ensemble le phénomène qui affecte dans l'ordre naturel ( le monde sublunaire) les êtres autres que le divin ».
Ce n'est pourtant pas à partir de cette expérience concrète qu'Aristote, métaphysicien, tente de définir le mouvement dans sa Physique mais bien à partir de son souci de distinguer les différentes significations de l'être à la recherche de leur problématique. « Le mouvement va constituer l'être de l'étant en tant que tel du monde sublunaire ». « L'être naturel dans son ensemble est un être en mouvement [] affecté en son principe d'une instabilité fondamentale ».Tout le livre I de la Physique est consacré à une réfutation des Éléates qui en prônant la thèse de l'unité de l'Être sont amenés à nier le mouvement.
Le mouvement tient une place essentielle dans l'ontologie d'Aristote car c'est à travers lui qu'il est poussé à reconnaître « la diversité des acceptions de l'être ».