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« Renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs. »   Jean-Jacques Rousseau

 

   Ce mot de Rousseau tiré du Contrat social suggère fortement qu’il faut donner à la liberté la valeur suprême. Pour Rousseau en effet, la liberté est précisément ce qui fonde l’humanité de l’homme, l’essence même de toute dignité humaine. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Rousseau a payé le prix fort pour son amour de la liberté, car son refus de se soumettre aux mœurs et aux usages de son temps lui a valu de féroces inimitiés…

   Rousseau aime tellement la liberté qu’il est allé jusqu’à affirmer que dans l’État idéal qu’il prône, « on vous forcera à être libre ». À partirde cette phrase un peu eexcessive,on peut tout de même se demander s’il n’est pas dangereux d’ériger la liberté en valeur suprême ? N’est-il pas paradoxal de pouvoir forcer quelqu’un à être libre  ?Trop de liberté ne tue-elle pas la liberté  ?La liberté des uns ne s’aarrête –elle pas là où commence celle des autres  ?Robespierre, grand lecteur de Rousseau et admirateur du Contrat ssocial  fait couper de nombreuses têtes et fait noyer de nombreux vVendéensau nom de la liberté qu’il chérissait… 

   Dans le prolongement de Rousseau, Kant a aussi vu dans la liberté la valeur qui fonde la dignité humaine. Le philosophe allemand a vu dans la liberté le fondement même de toute morale, car seul un acte accompli librement peut être jugé du point de vue moral. Cependant, si Kant fait de la liberté la condition au fondement de toute valeur, il lui refuse du même coup le statut de valeur à proprement parler. Pour Kant, sans la liberté il n’y aurait tout simplement aucune valeur possible. D’une certaine façon pour Kant la liberté est la vvaleur étalon la valeur des valeurs…

   Sartre nous a proposé une toute autre approche de la liberté en privilégiant son sens existentiel et non plus son sens politique comme Rousseau ou son sens moral comme Kant. Pour Sartre la liberté est l’étoffe même de l’être humain qui « est ce qu’il se fait ». Le philosophe parisien affirme que l’homme est d’autant plus libre que rien d’extérieur à lui ne vient fonder son existence. Sartre a aussi bien saisi la nature paradoxale de la liberté, ce que dénote sa célèbre phrase : «« ous ne sommes pas llibrede ne pas être libres ». C’est aussi avec un évident sens de la provocation que Sartre a affirmé qu’on n’avait jamais été aussi libre que sous l’Occupation. Il voulait dire par là que l’occupation allemande a donné une occasion unique à notre liberté de pouvoir se manifester, et ce au prix même du martyr  !   Aujourd’hui en Syrie des milliers de personnes sont froidement assassinées par leur propre gouvernement parce qu’elles ont osé se soulever contre la tyrannie au nom de la liberté. L’Histoire des peuples est là pour nous montrer qu’on peut donner la valeur suprême à la lliberté,car nombreux sont les êêtreshumains qui ont donné leur vie sur l’autel de la liberté.           

 

 

 

                                          Jean-Luc B.

 

(café-philo du 13 mars 2012)

 

 

Tag(s) : #accordphilo

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