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vladimir velickovick

vladimir velickovick

« Arrogance de la parole claire qui vient de la confiance dans le savoir ; de là, sa violence propre, celle de l’excès de savoir, ce trop de savoir qui, parce qu’il a atteint d’un seul coup la forme plénière de l’universalité (l’homme comme universel), lui fait oublier la réserve qu’il porte en soi et dont il s’exclut lui-même par oubli, cette part qu’il ne saurait reconnaître comme vraie, puisque son statut est, aussi bien, le non vrai, la rupture désœuvrée, l’infidélité radicale sous le double retrait du divin et de l’humain : soit la non-présence même. (…) La parole fuit plus vite, plus essentiellement que la fuite. Elle détient, dans le mouvement de dérober, l’essence de la fuite ; c’est pourquoi elle la parle, elle la prononce. Quand, dans la fuite, quelqu’un se met à parler, c’est comme si le mouvement de dérober, tout à coup, prenait la parole » 

Blanchot, L’Entretien infini, Gallimard, 1942, pp.23, 31.

 

« La parole est guerre et folie au regard. (…) La parole ne se présente plus comme une parole, mais comme une vue affranchie des limitations de la vue. Non pas une manière de dire, mais une manière transcendante de voir. » 

Blanchot, L’Entretien infini, op.cit., p.40

 

« Je suis devenu tout entier bouche et mugissement d’un torrent qui jaillit de hauts rochers : je veux précipiter mes paroles dans les vallées. »

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra - Gallimard, Livre de poche, 1963, n° 987 et 988, p.98 (L’enfant du miroir).

 

« Mais, pareille au boutoir du sanglier, ma parole doit déchirer le fond de vos âmes ; je veux être pour vous un soc de charrue. » 

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra - Gallimard, Livre de poche, 1963, n° 987 et 988, p.110 (Des vertueux).

 

« Lorsque je parle, toujours j’exerce un rapport de puissance, j’appartiens, que je le sache ou non, à un réseau de pouvoirs dont je me sers, luttant contre la puissance qui s’affirme contre moi. Toute parole est violence, violence d’autant plus redoutable qu’elle est secrète et le centre secret de la violence, violence qui déjà s’exerce sur ce que le mot nomme et qu’il ne peut nommer qu’en lui retirant la présence — signe, nous l’avons vu, que la mort parle (cette mort qui est pouvoir), lorsque je parle. » 

Blanchot, L’Entretien infini, p. 60.

 

« Les hommes, parce qu’ils font partie de sphères différentes d’existence, ont à parler, et, quoique très différents, se parlent. Ils peuvent du reste se mettre d’accord, mais seulement sur tel élément, tel aspect des choses : il n’y a pas — et ne saurait y avoir — entre eux d’accord universel. » 

Conche, Orientation philosophique, op.cit., p.320.

 

« Dans une campagne électorale, chaque candidat parle au nom de tous. Est gagnant celui qui a trouvé la petite astuce langagière de la totalité symbolique. Une formule qui reconnaisse la division en la disant unité. Trouver la petite formule qui dise la duplicité, c’est effectivement un métier — celui du politicien moderne. »

Benny Lévy, Le meurtre du Pasteur, Grasset, p.286.

 

« Les noms et les sens n’ont-ils pas été donnés aux choses, pour que l’homme s’en réconforte ? C’est une douce folie que le langage : en parlant l’homme danse sur toutes les choses »

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra - Gallimard, Livre de poche, 1963, n° 987 et 988, p. 251 (Le convalescent 2)

 
Tag(s) : #Textes des cafés-philo

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