Hegel et la Fin de l'Histoire.
(déjeuner philo autour de léna Ie 14 octobre 2006)
« Je vis l'empereur, cette âme du monde, traverser à cheval les rues de la ville(...). C'est un sentiment prodigieux, de voir un tel individu qui, concentre sur un point, assis sur un cheval, s'étend sur le monde et Ie domine (...). Comme je le fis autrefois, tous font maintenant des vœux de succès pour l’armée française,. ce qui ne peut lui; manquer, étant donné l'incroyable différence de son chef et des ses soldats d'avec ses ennemis.»
Récemment, !'idée hégélienne de la Fin de l'Histoire longtemps discréditée, est revenue au goût du jour a travers l'ouvrage de Francis Fukuyama La fin de I 'histoire et Ie dernier homme. En utilisant Ie mot anglais de « end » pour traduire « fin », Fukuyama met davantage en avant l'idée d'une clôture de l'histoire que celIe d'un but. En France, ce livre écrit dans les année 90 a reçu un accueil très négatif, l'idée d'une conclusion de l'histoire choquant la conscience moderne européenne. Par contre, Ie livre de Fukuyama a eu un réel succès aux Etats-Unis ou il est venu apporter une pierre de touche supplémentaire a l'édifice néo-conservateur et libéral désormais installe au pouvoir avec Bush. Avec une certaine fidélité à Hegel, Fukuyama précise que la Fin de I'Histoire ne signifie pas la fin des événements mondiaux, mais la fin de l'évolution de la pensée humaine en ce qui concerne les grands principes fondamentaux. La thèse de Fukuyama consiste à voir dans la Fin de l'Histoire Ie temps du triomphe de la démocratie libérale, ce en quoi sa lecture de Hegel s'oppose radicalement a celle de Marx. La pensée de Fukuyama rejoint donc parfaitement cette génération d'intellectuels américains qui pensent que Ie fait accompli de la domination de I' Amérique démontre la supériorité de son modèle de civilisation. Ces penseurs qui dans la lignée de Léo Strauss ont une grande influence sur la politique étrangère américaine sont des hégéliens de droite convaincus que « tout ce qui est réel est rationnel ». Alors que les hégéliens de gauche professant que..« tout ce qui est rationnel est réel» se sont effondrés en même temps que la chute du communisme, leurs rivaux de droite ont apparemment Ie vent en poupe Outre-Atlantique et même de plus en plus dans notre «Vieille Europe»...Mais rien ne doit nous empêcher de demeurer comme Hegel, des hégéliens du centre...
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Hegel.
Le 14 octobre 1806, il y a deux cents ans jour pour jour, Hegel avait pressenti quelque chose comme la « Fin de l'Histoire » a l'occasion de la bataille de léna et du triomphe de Napoléon. Et de fait, si Napoléon n'avait pas échoué en Russie, la paix Française se serait probablement imposée au reste du monde et les deux cents ans d'histoire chaotique que nous avons vécu depuis n'auraient pas eu lieu. « La Fin de l'Histoire » aurait été ainsi consommée et « La phénoménologie de I 'Esprit » rédigée par Hegel a partir de ce Grand Soir aurait été l'Ultime livre venant éclairer à travers la philosophie allemande la majesté du peuple français. Pour Hegel, l'Histoire est Ie lieu où se déroule la Vérité de l'Idée Absolue, c'est-à-dire en d'autre terme que I'Histoire humaine malgré son caractère en apparence chaotique est l'expression même de la Volonté de Dieu. « La Fin de l'Histoire » signifie que Ie Divin est enfin pleinement manifesté à travers la réalisation effective de la liberté et de l'égalité des hommes dans un Etat rationnellement organise. Or, d'après Hegel qui reste marque par Ie providentialisme chrétien, il existe des Peuples Elus, des Grands Hommes et une période précise pour réaliser cette « Parousie conceptuelle » de la Fin de l'Histoire. Ces peuples sont la France et l' Allemagne, ces Grands Hommes Napoléon et Hegel lui-même et cette période aujourd'hui. Mais la folIe espérance hégélienne d'un monde pacifie sous l'égide du Savoir Absolu va être déçue par les faits, si bien que vers la fin de sa vie, Hegel remettra en question sa conception linéaire et progressiste de l'Histoire pour en admettre une dimension cyclique avec la possibilité de retours en arrière et de prolongations…C'est d' ailleurs dans un état de crépuscule des idoles que Hegel tirera sa révérence au monde en succombant au cholera; un peu comme si Ie génie de léna n' avait plus vraiment envie de vivre, pressentant les catastrophes du proche avenir.Récemment, !'idée hégélienne de la Fin de l'Histoire longtemps discréditée, est revenue au goût du jour a travers l'ouvrage de Francis Fukuyama La fin de I 'histoire et Ie dernier homme. En utilisant Ie mot anglais de « end » pour traduire « fin », Fukuyama met davantage en avant l'idée d'une clôture de l'histoire que celIe d'un but. En France, ce livre écrit dans les année 90 a reçu un accueil très négatif, l'idée d'une conclusion de l'histoire choquant la conscience moderne européenne. Par contre, Ie livre de Fukuyama a eu un réel succès aux Etats-Unis ou il est venu apporter une pierre de touche supplémentaire a l'édifice néo-conservateur et libéral désormais installe au pouvoir avec Bush. Avec une certaine fidélité à Hegel, Fukuyama précise que la Fin de I'Histoire ne signifie pas la fin des événements mondiaux, mais la fin de l'évolution de la pensée humaine en ce qui concerne les grands principes fondamentaux. La thèse de Fukuyama consiste à voir dans la Fin de l'Histoire Ie temps du triomphe de la démocratie libérale, ce en quoi sa lecture de Hegel s'oppose radicalement a celle de Marx. La pensée de Fukuyama rejoint donc parfaitement cette génération d'intellectuels américains qui pensent que Ie fait accompli de la domination de I' Amérique démontre la supériorité de son modèle de civilisation. Ces penseurs qui dans la lignée de Léo Strauss ont une grande influence sur la politique étrangère américaine sont des hégéliens de droite convaincus que « tout ce qui est réel est rationnel ». Alors que les hégéliens de gauche professant que..« tout ce qui est rationnel est réel» se sont effondrés en même temps que la chute du communisme, leurs rivaux de droite ont apparemment Ie vent en poupe Outre-Atlantique et même de plus en plus dans notre «Vieille Europe»...Mais rien ne doit nous empêcher de demeurer comme Hegel, des hégéliens du centre...