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Tout ça pour si peu.

 « Le lot de celui qui s’est trop révolté est de n’avoir plus d’énergie que pour la  déception »  E.M Cioran  

 Cette petite phrase qu’on entend parfois au détour d’une conversation mérite à mon sens le détour philosophique d’un café-philo ! Je ne rappellerai pas ici la leçon de sémantique faite sur le site, mais je me concentrerai plutôt sur le « pathos » de cette phrase.  Ce que j’appelle le pathos d’une phrase ou d’une expression, c’est la charge affective, l’ambiance psychologique qu’elle dégage au-delà de tout sens littéral. Car au sens littéral, l’expression « tout ça pour si peu » n’a pas grand sens, tant elle est vague ! On peut dire cette phrase pour tout et rien. Par exemple l’entraineur d’un club de foot pourrait dire tout ça pour si peu en comparant la somme astronomique déboursée pour un joueur en rapport avec ses prestations sur le terrain. Bref, « tout ça pour si peu » est une expression qui correspond toujours à la déception par rapport à une attente. Celui qui prononce cette phrase constate avec amertume que les résultats sont faibles par rapport à l’investissement opéré…
Afin de permettre au débat de dépasser le niveau des brèves de comptoir pour atteindre un niveau philosophique, je me propose un jeu de rôle ontologique où je me substitue à Dieu ! Car s’il y a un Etre qui pourrait à juste titre prononcer cette phrase, c’est bien Dieu. Quand on pense au temps, à la complexité et à l’énergie nécessaire à un Créateur pour faire advenir un univers comme le nôtre et que l’on compare tout ça à l’aspect si minable de l’humanité « normale », on peut se dire, « tout ça pour si peu ». Cela dit, le Dieu que  j’imagine être ne dit pas « tout ça pour rien ». Car le « si peu » n’est pas rien et peut même justifier le fait d’assumer le résultat obtenu, aussi décevant soit-il. Appliqué à l’Humanité le « si peu » pourrait être associé à l’existence du génie ! Le « si peu » ferait ainsi référence aux Léonard de Vinci, aux Mozart, aux Einstein ou aux mère Teresa dont on dit souvent qu’ils sont trop rares pour changer la face du monde. En somme  ce  Dieu que j’ai imaginé, c’est le Dieu « minimaliste » de Leibniz qui se satisfait du meilleur des mondes possibles. Malgré son infinie bonté et sa « toute-puissance », le Dieu de Leibniz n’a pas pu faire mieux que ce qu’il a fait. Cependant, rien ne prouve que ce Dieu n’ait pas fait mieux ailleurs, sur une de ses nombreuses « exoplanètes » perdues au loin dans l’Univers !
Comme dirait Nietzsche, l’expression « tout ça, pour si peu » est typiquement humaine, trop humaine. Du point de vue nietzschéen, cette phrase est révélatrice de la mentalité nihiliste que le philosophe moustachu n’a cessé de combattre. Pour Nietzsche, c’est l’homme faible, celui du ressentiment comme le chrétien ou le socialiste, qui dit « tout ça pour si peu ». L’homme supérieur, le « Surhomme » ne pourrait jamais dire « tout pour si peu ». Il sait que le  génie est rare et n’a pas peur de s’épuiser à la tâche pour le faire advenir en lui. Pour le Surhomme » nietzschéen, le  « si peu » peut être beaucoup, car il dépend de lui de décider ce qu’il peut faire de ce « si peu ». Dans la pensée de Nietzsche, le « tout ça pour si peu » revient à peu près à sa célèbre question du « à quoi bon ? » au cœur du nihilisme. Car celui qui se dit « tout ça pour si peu » finit fatalement par se poser la question « à quoi bon ? ». En effet, à quoi bon se défoncer au boulot si on est pas mieux payé ? A quoi bon bosser si on ne gagne presqu’autant à ne rien foutre ? A quoi bon se marier, si le divorce est presque garanti à coup sûr ? A quoi bon faire des gosses, s’ils nous disent merde à  l’adolescence ? etc…       

   Jean Luc Berlet 
café-philo du 4 septembre 2017 au café d’Albert

Tout est autant un substantif, un adjectif qu’un adverbe.

Du latin populaire de Gaule et d’Italie *tottus (redoublement emphatique ou expressif), altération du latin classique totus (« tout, chaque, tout entier »), maintenu en Ibérie : au français tout et à l’italien tutto, s’opposent l’espagnol todo et le portugais tudo. À coté des formes tot, toz, tote, totes, le cas sujet masculin pluriel de l’ancien français était tuit. Le passage de *totti (nominatif masculin pluriel) à tuit attend encore une explication définitive : il est à peu près certain que o s’est fermé en u par l’effet de dilation du i final, mais c’est la diphtongue de coalescence ui que l’on s’explique mal.
(Nom commun) Du latin populaire *tottu(m), du latin classique totum (« le tout, le total, l’ensemble »).

Adjectif indéfini

Qui comprend l’intégrité, l’entièreté, la totalité d’une chose considérée par rapport au nombre, à l’étendue ou à l’intensité de l’énergie.
(Littéraire) (Au singulier) Chaque, n’importe quel. Note : Il est alors devant le nom sans article.

Traductions
lorsque tout  est ce qui comprend l’intégrité, l’entièreté, la totalité d’une chose 
Allemand : all, alle
Anglais : all
Espagnol : todos
Italien : tutto
Latin : omnes
Russe : все (ru)

lorsque tout  est Chaque
Allemand : all, jeder

Adverbe

Entièrement, complètement, sans exception, sans réserve, tout à fait.
Exactement ; très précisément. — Note : Dans ce sens, il est suivi de premier ou dernier.
Renforce le gérondif (en participe présent) pour mieux marquer la simultanéité.
Suivi d’un adjectif ou d’un nom, puis de la conjonction que, marque une opposition ou une concession ; équivaut alors à si.
(Populaire) Très.

Traductions]

lorsque tout  est Entièrement
Allemand : alle, ganz, völlig
Anglais : all, fully, entirely, completely
Espagnol : cada, completamente, absolutamente
Grec : εντελώς, ολότελα
Russe : полностью, целиком, совершенно, сплошь

Pronom indéfini

(Au singulier) Toute chose, toute sorte de choses.
Tout le monde, l’ensemble des personnes, d’une collectivité.
(Au pluriel) Ensemble des personnes, des choses dont on vient de parler.
(Au pluriel) Emphase de la totalité du pronom personnel précédent.
(Au singulier) L’ensemble, la totalité.
(Au masculin pluriel) (Littéraire) Tout le monde, tous les gens ; l’ensemble de l’humanité.

La graphie tous est une anomalie qui a échappé à la réforme orthographique de 1835.
Attention à ne pas confondre le pronom et l’adverbe :
        Ils sont tous contents. : pronom \tus\ = tout le monde est content.
        Ils sont tout contents. : adverbe \tu\ = ils sont totalement contents.
À l’inverse de l’adverbe rien, dont la place est obligatoirement entre l’auxiliaire et le participe passé dans les phrases utilisant un passé composé (je n’ai rien pris), le pronom tout peut se placer à plusieurs endroits : ils ont tous été punis ; ils ont été tous punis ; ils ont été punis, tous ; tous, ils ont été punis ; et sans pronom tous ont été punis.
De la même manière, avec un infinitif, rien se met obligatoirement avant (je ne peux rien prendre), alors que tout peut se mettre avant ou après : je ne peux pas tout prendre ; je ne peux pas prendre tout ; je peux tous les prendre ; je peux les prendre tous.
Pour un groupe de deux, on dit tous les deux, toutes les deux :

Traductions
Toute chose.
Allemand : alles

La totalité
Allemand : alles
Anglais : everything
Catalan : tot
Espagnol : todo
Italien : tutto
Portugais : tudo
Roumain : tot

Tout le monde
Anglais : everyone
Italien : tutti


Nom commun

masculin
Ensemble, la somme des parties, une chose divisible considérée en son entier.
(En particulier) L’ensemble, après l’énumération de plusieurs choses, des parties jointes toutes ensemble.
Ce qu’il y a de principal, de plus important dans une chose.
Le mot entier proposé en charade.
(Héraldique) Le champ et ses charges, en parlant d’une autre charge superposée.
(Jeu) Troisième partie qui se joue après qu’un des deux joueurs a perdu partie et revanche, et où l’on joue autant d’argent que l’on en a joué dans les deux premières parties ensemble.

Traductions
Le tout
Allemand : Ganze
Anglais : whole
Espagnol : todo
Roumain : tot (tout), totul (le tout), totaluri (touts)
Tchèque : celek

ça

Étymologie
(Pronom) Contraction de cela.
(Nom) Calque de l’allemand Es.
Pronom démonstratif
ça: Cette chose, cette situation. Note : Forme raccourcie du pronom cela, surtout utilisée à l’oral.


Pour

Du latin prō.
Préposition
pour
Au motif de ; dans le but de ; afin de ; à destination de.
À cause de, en considération de.
En faveur de, en vue de la défense de.
Envers, à l’égard de.
Il sert aussi à marquer le rapport entre une chose qui affecte en bien ou en mal et la personne qui en est ou qui en doit être affectée.
Eu égard à, par rapport à.
Précédé des mots assez et trop, il s’emploie dans les phrases qui expriment la suffisance ou l’excès.
Pour que, afin de, à l’effet de, en vue de, dans le dessein de. - Note d’usage : Il est alors suivi d’un verbe à l’infinitif.
Moyennant un certain prix, en échange de.
(Commerce) (Finance) À proportion de.
À la place de, au lieu de, au nom de.
Comme, en qualité de, en guise de.
Précédé et suivi du même mot, il marque la comparaison :
Il sert encore à mettre en balance, à opposer des contraires ou des valeurs différentes.
Il sert à indiquer la durée. Note : Il est joint alors à une expression qui marque le temps
Il sert aussi à indiquer l’époque à laquelle une chose s’est faite ou se fera.
À destination de. Note : Il est alors joint à une expression qui marque le lieu, le but. En termes de marine, devant "France", on supprime ordinairement l’article.
Quant à. Note : Il est alors au commencement d’une phrase ou d’un membre de phrase.
Quoique, bien que.
De quoi.
Parce que. Note : Il est alors joint au passé de l’infinitif des verbes

Nom commun
Donné comme invariable par les grammairiens et l’Académie française, un pluriel régulier est attesté dans l’usage.
Argument favorable, avantage.
Vote en faveur de.


si

Étymologie
(Conjonction, Nom) Du latin si (« si, à condition que »).
(Adverbe) Du latin sic (« ainsi »).
(Nom ) Des premières syllabes des hémistiches en latin de l’Hymne de Saint Jean-Baptiste du poète Paul Diacre, choisies par Guido d’Arezzo au Xe siècle pour la dénomination des notes :
Ut queant laxis resonare fibris.
Mira gestorum famuli tuorum.
Solue polluti labili reatum.
Sancti Iohannes.
Domine.

Conjonction

Dans le cas où, à condition que, supposé que. Note d’usage : Conjonction qui introduit une condition (suivie d’une conséquence) ou une supposition qui peut être supprimée en utilisant un conditionnel.
Elliptiquement,
S’emploie encore elliptiquement pour exprimer un souhait, un regret.
Dans diverses phrases où il s’agit, non d’une condition, d’une pure supposition, mais d’une chose certaine, il marque un rapport ou une opposition entre la proposition subordonnée et la proposition principale.
Si oui ou non. Note d’usage : Conjonction utilisée pour former une question indirecte après certains verbes comme demander, dire, savoir, ignorer, etc., marquant le doute, l’interrogation.

Traductions
Conjonction qui introduit une condition ou une supposition
Allemand : wenn, falls 
Anglais : if, provided that
Arabe : إذا (idhâ), لو (lao), إن (ʾin)
Grec : αν
Hongrois : ha
Italien : se

Conjonction de question indirecte
Allemand : ob
Anglais : whether, if
Arabe : إذا (idhâ), لو  (lao)
Italien : se


Peu

De l’ancien français pou, du latin paucum. Cognat de l’italien poco, de l’espagnol poco, du portugais pouco.
Ce mot dénote une supplétion car son étymologie est distincte de celle de moins.

Adverbe
Presque pas. Pas beaucoup.
Presque pas. Pas très.
(Avec de) Presque aucun. Pas beaucoup.
(Par ellipse) Peu de choses.

On utilise rarement ce mot avec un adjectif monosyllabe. On évite habituellement :
    •    *Un film peu bon.
Mais on dit plutôt :
    •    Un film pas très bon.
En revanche il est assez naturel de dire :
    •    Un film peu intéressant.
Par ailleurs, avant un adjectif à connotation positive, on utilise habituellement la litote pas très, pour éviter de vexer les personnes qui pensent que l’adjectif est pleinement justifié.

Ce mot est grammaticalement positif mais sémantiquement plutôt négatif, et il peut s’utiliser avec des items de polarité négative[. Par exemple, quoi que ce soit est un item de polarité négative et il ne peut s’utiliser que dans les phrases négatives :
Mais peu peut autoriser cet item, tandis que les autres adverbes comme beaucoup ne peuvent pas :

Traductions

Presque pas
Allemand : wenig
Anglais : few (dénombrable), little (indénombrable), hardly (pas très)
Espagnol : poco 
Portugais : pouco

Pas beaucoup
Anglais : not … much


Pronom indéfini
Peu de gens.
Peu de chose.

Nom commun
masculin au singulier uniquement (singulare tantum)
Petite quantité.

Le peu de : Suivi d’un nom au pluriel, peut désigner le manque absolu, l’absence totale. Il peut aussi signifier quelques.
Traductions
Anglais : few (dénombrable), little (indénombrable)
Grec : λίγο, σμικρῶς

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