ARNAULD & LANCELOT, GRAMMAIRE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE (1660)éd. Allia
Prix: € 9,00 Sommaire:
OU IL EST PARLE DES LETTRES ET DES CARACTERES DE L'ECRITURE
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A. BOULOUMIÉ, LES VIVANTS ET LES MORTS. LITTÉRATURES DE L'ENTRE-DEUX-MONDESAvant-propos de MICHEL TOURNIER Paris : Editions Imago, 2008. Prix 24EUR 312 p.
Voyage dans l'au-delà, descente aux enfers, invocation des défunts, dialogue avec les spectres, mais aussi apparition maléfique de revenants, de vampires, de dames blanches... De tout temps, on a raconté l'impossible rencontre entre les vivants et les morts. Des récits captivants hantent les traditions populaires et ne cessent d'inspirer la littérature, la peinture et le cinéma.
Arlette Bouloumié est professeur de littérature moderne à l'Université d'Angers. Elle a déjà dirigé, aux Editions Imago, Ecriture et Maladie (2003), et Le Génie du lieu (2005). |
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MAX MILNER, LE DIABLE DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE (NOUVELLE ÉDITION)Édition José Corti. José Corti
Réédition revue du classique de Max Milner.
" C'est un discours auquel il donna nom La Servitude volontaire ; mais ceux qui l'ont
ignoré l'ont bien proprement depuis rebaptisé Le Contre Un. Il l'écrivit par manière d'essai, en sa première jeunesse, à l'honneur de la liberté contre les tyrans. Il court depuis
longtemps dans les mains des gens d'entendement, non sans bien grande et méritée recommandation : car il est gentil [noble], et plein ce qu'il est possible. Si y a-t-il bien à dire
[pourtant il s'en faut de beaucoup] que ce ne soit le mieux qu'il pût faire ; et si, en l'âge que je l'ai connu, plus avancé, il eût pris un tel dessein que le mien de mettre par écrit
ses fantaisies, nous verrions plusieurs choses rares et qui nous approcheraient bien près de l'honneur de l'Antiquité " Ecrit par un garçon de seize ou dix-huit ans et publié en 1576,
ce discours est toujours d'actualité. Sur l'incompréhensible soumission des peuples " à un seul ", on n'a jamais rien écrit de plus pertinent ni de plus accompli. On trouvera aussi dans
ce livre vingt-neuf sonnets d'Etienne de La Boétie, ainsi qu'une lettre de Montaigne à son père sur la mort de son ami.
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G. DEXTER, CE QUE CACHENT LES TITRESMiC MaC Editions, coll. "Prétexte", 21/10/2008ISBN : 978-2-917460-15-3 15,00€
Savez-vous que La République de Platon est loin de correspondre à notre déclinaison moderne ? Qui a inspiré le fameux Dorian Gray ? Pourquoi avoir choisi
uneOrange Mécanique ? Et d'où vient La Mouette de Tchekhov ? La plupart des titres décrivent le contenu des livres qu'ils désignent. |
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Z. STERNHELL, LES ANTI-LUMIÈRES. UNE TRADITION DU XVIIIE S. À LA GUERRE FROIDECollection Folio histoire (No 176) (2010), Gallimard -
12,40 € Taine écrit sur Burke et Carlyle, Meinecke sur Burke et Herder, lequel, pour Renan, est le « penseur-roi », Maistre suit Burke et il est lui-même suivi par Maurras, Sorel attaque les Lumières avec une hargne égale à celle de Maurras. Développant la pensée de Herder, Spengler forge le concept de l'imperméabilité des cultures ; poursuivant les analyses de Herder, Isaiah Berlin écrit sur Vico avec un ravissement semblable à celui de Croce. Subissant l'influence de Meinecke, il ajoute dans la seconde moitié du XXe siècle un maillon à la culture politique des anti-Lumières. Preuve est donc faite que les maux contre lesquels ont combattu les Lumières sont de toutes les époques : pour éviter à l'homme du XXIe siècle de sombrer dans un nouvel âge glacé du conformisme, la vision prospective d'un individu maître de son présent, sinon de son avenir, demeure irremplaçable. |
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C. BELZUNCE, RACAILLE! COMME DISAIT RACINE. LES GROS MOTS DES GRANDS CLASSIQUES
Editeur : Seuil
Chez Flaubert, on "schlingue d'une façon fantastique" et chez Hugo on "pue de la gueule". |
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G. STEINER, Les chemins de la culture.
George Steiner, professeur honoraire à Churchill College (Cambridge), est l'auteur, notamment d'Après Babel, Les Antigones, Passions impunies, Errata, Dix raisons (possibles) à la tristesse de la pensée, Éloge de la transmission : le maître et l'élève (avec C. Ladjali), Les livres que je n'ai pas écrits.Réunissant les contributions de 13 philosophes, musicologues et essayistes, ce recueil est centré sur la place qu'occupe George Steiner comme philosophe de la culture et de la transmission. Une très belle étude inédite de Steiner (« Tritons ») donne le ton, faisant dialoguer un musicien, un mathématicien et un poète sur la question du langage. Ce livre n'est pas la juxtaposition attendue d'« actes de colloque », mais propose une véritable réflexion sur le rôle de passeur, de pédagogue de la culture de George Steiner, pour qui il est impossible de concevoir quelque forme d'enseignement que ce soit sans le recours aux classiques, aux oeuvres d'art, à la musique. Mais cette transmission a aussi ses limites : et c'est là l'autre obsession de Steiner qui, au fil de ses livres, ne cesse de constater que les chefs-d'oeuvre intellectuels et artistiques ne semblent pas rendre la société et les hommes plus humains. « J'ai essayé de passer ma vie à comprendre pourquoi la haute culture n'a pas pu enrayer la barbarie » Biographie de l'auteurFlorence Fabre, Pierre Maréchaux, Pierre Brunel, Pierre-Emmanuel Dauzat, Philippe Forest, Cécile Ladjali, Geneviève Mathon, Jeffrey Mehlman, Ricardo Gil Seiro, Silvia Milanezi, Nuccio Ordine, George Steiner, Stéphane Tirard. |
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P. RICOEUR, ECRITS ET CONFÉRENCES 2.
HERMÉNEUTIQUE Seuil Coll. La Couleur des idées 306 p. ISBN : 978-2-02-101231-6 22 euros La contribution de Paul Ricoeur à la théorie de l'interprétation, ou herméneutique, est considérable. II figure parmi les maîtres de cette discipline, aux côtés de Schleiermacher, Dilthey, Heidegger et Gadamer. En marge des grands livres que sont Le Conflit des interprétations et Du texte à l'action, il a rédigé divers articles et contributions qui méritent d'être découverts ou redécouverts. Ils permettent de saisir sur le vif l'avancement de sa recherche à un moment précis. Certains textes analysent la métaphore, d'autres guident le lecteur à travers les divers enjeux du « problème herméneutique », du symbole au texte, puis du texte à l'action, considérée à travers ses implications éthiques. On y découvre aussi la volonté de Ricoeur de s'interroger sur le devenir de l'herméneutique, et son souci de confronter celle-ci à la philosophie analytique. Sa contribution à l'herméneutique biblique a été décisive. Il s'est penché en philosophe sur la Bible, donc sur ce qu'elle « donne à penser ». Deux études magistrales rendent compte de cet effort - sans équivalent dans la philosophie française - pour explorer les relations entre révélation et vérité d'une part, mythes du salut et raison d'autre part. Ce livre, préparé et annoté par Daniel Frey et Nicola Stricke |
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M. MASSENZIO, LE JUIF ERRANT OU L'ART DE SURVIVRE Paris : Editions du Cerf, coll. "Les conférences de l'Ecole pratique des hautes études", 2010. Marcello Massenzio propose ici une analyse fascinante de « figures » du Juif errant. Condamné à une errance perpétuelle pour avoir frappé Jésus dans la montée au Calvaire, le Juif errant devient un mythe ambigu dès le XIIIe siècle, porteur à la fois du thème du Juif témoin de la Passion et de motifs antijuifs. Une fresque de Giotto rend compte avec nuance de cette ambivalence, que mettent encore plus en évidence deux textes peu connus de Goethe. Au début du XXe siècle, le mythe est réapproprié par la culture juive, notamment dans une série de tableaux saisissants de Chagall. Après la Shoah, le juif errant est plus que jamais porteur du destin juif — trouvant peut-être son incarnation dans le personnage troublant et obsédant du maître d'Élie Wiesel et d'Emmanuel Lévinas, l'étrange Monsieur Chouchani... |
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A. ST-MARTIN, DE LA MÉDECINE CHEZ SADE. DISSÉQUER LA VIE, NARRER LA MORT Paris : Honoré Champion, coll. "Les dix-huitièmes siècles", 2010. Prix 78EUR 424 p. EAN 9782745319579 Présentation de l'éditeur : La Nouvelle Justine et l'Histoire de Juliette du marquis de Sade, s'ordonnent sur les deux aspects de la médecinetelle qu'elle existait au XVIIIe siècle, c'est-à-dire le discours théorique sur les questions liées à la vie et la praxis qui côtoie la maladie et la mort. La Nouvelle Justine réactualise les débats sur la vie, son origine et son développement, dans l'espace de la dissertation philosophique. L'Histoire de Juliette offre la mise en scène d'une médecine pratique dans laquelle la mort sert de moteur à la narration. Sade choisit de subvertir le savoir médical de son époque dans le but de dynamiser les dissertations philosophiques et de transformer le récit de la mort en spectacle. |
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G. STEINER, CHRONIQUES DU NEW YORKER Préface de Robert Boyers Traduction de Pierre-Emmanuel Dauzat Gallimard Coll. Arcades ISBN : 978-2-07-012692-7 404 p. 18 euros Présentation de l'éditeur : George Steiner a écrit plus de cent trente articles pour le prestigieux magazine américain The New Yorker entre 1967 et 1997, et il est incontestable que son érudition exceptionnelle y trouve une expression particulièrement brillante et divertissante. Le présent volume en offre un choix significatif et nous permet de suivre l'intellectuel européen dans son intérêt pour des thèmes ou personnages extrêmement divers. Que ce soit le destin d'Alfred Speer – son amitié avec Hitler, son rôle dans le régime nazi, puis son long emprisonnement dans la prison de Spandau – ou la singularité du roman 1984 de George Orwell, devenu une véritable jauge de l'évolution de nos sociétés, ou encore l'histoire d'Anthony Blunt – grand critique d'art, spécialiste de peinture française et conseiller de la reine d'Angleterre, et espion pour le compte de l'Union Soviétique –, George Steiner raconte et analyse toujours à la fois. Anton Webern, Graham Greene, Thomas Bernhard, Vladimir Nabokov, Samuel Beckett, Louis-Ferdinand Céline, Walter Benjamin, Cioran, Claude Lévi-Strauss, Hermann Broch, André Malraux, Michel Foucault ou Paul Celan – pour ne citer qu'eux – donnent lieu à d'autres développements passionnants, vifs et nuancés. Ainsi rassemblés dans un recueil pour la première fois, l'ensemble nous offre un formidable condensé de la pensée du grand George Steiner. |
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J.-L. NANCY, L'ADORATION, DÉCONSTRUCTION DU CHRISTIANISME (2)
Paris : Editions Galilée, coll. "La philosophie en effet", 2010.
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Rien de plus simple qu’une liste ? Pourtant, que de paradoxes ! La liste est prosaïque, mais les poètes la font
chanter ; la liste est mise en ordre, et elle incite à la dispersion ; la liste est indifféremment close et ouverte, statique et dynamique, finie et infinie, ordonnée et désordonnée,
sans jamais cesser d’être liste. Qu’y a-t-il de commun entre la liste des conquêtes de Don Juan et une liste de termes scientifiques ou juridiques ?
La liste est rarement pensée pour elle-même, alors qu’elle est une pratique humaine
fondamentale, de la liste de courses à la profération solennelle d’une liste de morts. Quelqu’un parle-t-il dans ou derrière la liste ? Que signifie agir et penser « en liste » ? Les
listes ont-elles une valeur esthétique ? Prouvent-elles quelque chose ?
Le présent ouvrage prend la liste au sérieux. Il en analyse le concept et les usages, chez les écrivains, les poètes, les
philosophes, mais aussi dans les pratiques artistiques et les pratiques sociales. Chacun écrit des listes, en général avec plaisir, sans toujours savoir pourquoi. Les listes, dans leur
diversité, peuvent être lues comme autant de symptômes du fonctionnement de l’esprit humain.
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De haut en bas. Bernard Stève. |
Le Portail des cieux Rabbi Abraham Cohen de Herrera (1570-1635). |
Traduit pour la première fois en français sur la base du manuscrit espagnol, est une œuvre charnière à plus d’un titre. C’est un des derniers ouvrages de kabbale écrit en espagnol par un kabbaliste séfarade d’Amsterdam à l’orée de la modernité. Destiné à guider les membres de la nación séfarade revenus au judaïsme et désireux de pénétrer la kabbale hébraïque, il eut toutefois une extraordinaire diffusion à la fois dans les milieux chrétiens – qui, depuis Pic de la Mirandole, s’intéressaient à la kabbale juive – et philosophiques, puisqu’on a prétendu que le panthéisme de Spinoza était directement inspiré du Portail des cieux, que l’auteur de l’Ethique avait pu lire dans sa version hébraïque alors qu’il fréquentait la communauté juive d’Amsterdam. D’ailleurs, toute l’œuvre de Herrera tend sinon à concilier du moins à «penser ensemble» kabbale et philosophie, même si on a pu écrire que «Herrera était sans doute un philosophe trop authentique pour croire à la possibilité de fusion entre les deux ‘royaumes’, et trop authentiquement un kabbaliste pour l’appeler de ses vœux». Il n’empêche que Le Portail des cieux est sans doute l’entreprise la plus monumentale et la plus systématique de contact entre philosophie et kabbale juive, une véritable «critique de la raison kabbalistique». Cité par Hegel ou par D’Alembert dans son article «Kabbale» pour l’Encyclopédie, Abraham de Herrera fait partie de ces auteurs charnières entre deux mondes, qui, faute d’atmosphère adéquate, tombent dans l’oubli, puis resurgissent comme des comètes. |
Olivier Razac Histoire politique du barbelé : la prairie, la tranchée, le camp La Fabrique - 15 avril 2000 |
En un peu plus d'un siècle, le
barbelé est devenu un symbole universel d'oppression, de tyrannie et de violence. Surgi en Amérique du Nord comme un dispositif destiné à contenir les troupeaux et éloigner les Indiens,
il a trouvé son emploi massif dans la guerre de tranchées entre 1914 et 1918, puis à nouveau dzans les archipels concentrationnaires du monde entier tout au long du XXè siècle. D'une
efficacité maximale pour un prix minimal, le barbelé figure -pour le pire- parmi les inventions qui jalonnent l'histoire du siècle. Ses emplois trahissent, bien longtemps avant la
maladie de la vache folle, l'un des secrets les mieux gardés de l'économie biopolitique moderne: ce qui s'applique aux troupeaux s'applique à l'homme aussi."Nous périrons tous en cœur
avec plaisir en somme, dans un monde que nous aurons mis cinquante siècles à barbeler de contraintes et d'angoisse.(Céline, discours à Zola).
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Une synthèse des dernières recherches sur la vérité historique de la Bible dans laquelle l'auteur montre les limites de l'archéologie et réfléchit sur les motivations et l'identité des auteurs des livres bibliques. Quatrième de couverture
Le récit biblique est depuis longtemps l'objet de polémiques. La controverse qui naguère portait
sur la Genèse et l'Exode s'est déplacée vers les livres historiques, notamment les livres des Rois et la période de David et Salomon, pour des raisons à la fois scientifiques,
politiques et religieuses.
Yaacov Shavit présente ici les recherches les plus récentes et analyse les enjeux de ces débats. Montrant à la fois l'apport de l'archéologie et ses limites, il propose également une réflexion sur les auteurs des livres bibliques : qui étaient-ils ? Quelles étaient leurs sources ? Pour qui écrivaient-ils ? Avec clarté et érudition, ce livre s'efforce de dégager, au-delà des interprétations théologiques, ce qui fait le noyau historique des récits bibliques. |
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L’auteur mène une analyse de la perception, au travers des notions d’invisible et d’intangible, et envisage la possibilité
d’une phénoménologie imaginaire – si ce n’est de l’imaginaire. Les anges, l’homme invisible, le yéti, Dracula, et même aussi Dieu, ou bien les robots et les ordinateurs, sont en effet
des êtres possibles, qui ont de fait une portée ontologique et peuvent par suite énoncer une propriété de l’existence. La thèse est donc simple : notre imaginaire, depuis le début
du XIXe siècle, est structuré par l’opposition entre deux
figures, le vampire et la machine.
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Hubert Damisch.Théorie du nuage de Giotto à Cézanne : Pour une histoire de la peinture |
Du Moyen Age jusqu'à la fin du XIXe siècle, le nuage hante le ciel de la peinture occidentale. Moins qu'un motif descriptif, le nuage constitue un élément
de la sémiotique picturale, un graphe dont les fonctions varient avec l'époque. A l'origine utilisé à l'imitation des machines de théâtre, pour faire apparaître le sacré dans le réel
(ascension du Christ, visions mystiques), il joue un rôle plus ambigu à la Renaissance, au moment où le modèle perspectif assure la régulation : le nuage vient alors masquer
l'irrepresentable infini, en même temps qu'il le désigne, assurant ainsi l'équilibre paradoxal d'une institution picturale intimement liée aux conditions de la science.
Ce qui est finalement tenté ici, c'est, à travers un inventaire des fonctionnements successifs du signifiant "nuage", une redistribution critique des domaines et des rôles assignés à l'art, à la science et à l'idéologie dans une structure de représentation: élément pour restituer à l'histoire de Part sa dimension systématique et matérialiste. |
Penser le Coran.Mahmoud Hussein.Broché: 192 pages Editeur : Grasset & Fasquelle (14 janvier 2009) Langue : Français |
Mahmoud Hussein est le pseudonyme commun de Bahgat Elnadi et Adel Rifaat. Politologues français d’origine égyptienne, ils ont publié ensemble des ouvrages
qui ont fait date, de La lutte de classes en Egypte (Maspéro, 1969) et Versant sud de la liberté (La Découverte 1988) à Al-Sîra (2 tomes, Grasset, 2005 et 2007).
Contrairement à ce que croient nombre de musulmans, la " Parole de Dieu " contenue dans le Coran n’a pas été livrée en une fois - comme les Tables de la
Loi - mais étalée sur 22 années, entre 610 et 632 de l’ère chrétienne. Ses 6.236 versets ont ensuite été rassemblés en un seul volume, dans un ordonnancement inexpliqué, qui ne tient
compte ni de la chronologie, ni des contextes changeants, de leur révélation. Ce qui rend le texte au départ impénétrable. C’est notamment à la faveur de cette difficulté de lecture,
que s’est imposé le point de vue, aujourd’hui dominant, selon lequel il est moins important de comprendre la Parole de Dieu que de la réciter et de s’en imprégner. Chaque mot y serait
alors à prendre sans recul, au pied de la lettre, partout et toujours. Ce qui conforte l’a priori " littéraliste ", selon lequel, puisque le Coran est la Parole de Dieu, il n’est pas
tributaire du temps. Ses versets ne sont pas liés au contexte où ils ont été révélés. Ils sont formulés, une fois pour toutes, pour embrasser tous les contextes possibles. Cela conduit
certains jusqu’à l’intégrisme, tandis que d’autres sont déchirés entre leur fidélité à la Parole de Dieu et la conscience qu’ils ont de ne pouvoir adhérer à des prescriptions
historiquement dépassées. Mais les uns comme les autres sont piégés par l’a priori " littéraliste ". Ce que démontre Mahmoud Hussein, et qui fait la nouveauté radicale de son essai,
bref et lumineux, c’est que cet a priori est réfuté par le Coran lui-même. En effet, Dieu a inscrit Sa Parole dans un contexte historique précis - celui des Arabes du VIIe siècle. Il
leur a adressé un message formulé en leur langue, qui répond directement à leurs espoirs et à leurs interrogations, dont les visées spirituelles s’entrelacent souvent à des propos de
circonstance. Dans son contenu aussi bien que dans sa forme, le Coran se présente ainsi comme un dialogue entre Ciel et Terre, situé dans un espace et un temps déterminés. Il ne s’agit
donc pas, aujourd’hui, " d’historiciser " le Coran de l’extérieur, a posteriori - en étant alors accusé de lui être infidèle - mais au contraire, de lui restituer sa vérité en y
retrouvant la dimension historique que Dieu Lui-même y a déposée.
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Consolation de la philosophie.Auteur(s) : Boèce Date parution : 29/10/2008 Dimensions : 178 X 110 Editeur : LGF Format : Poche Langue : Français Nombre de pages : 323 |
La Consolation de Philosophie de Boèce est un des textes fondateurs de la civilisation occidentale et, pour le Moyen Age, un modèle littéraire, poétique,
philosophique, moral et spirituel dont on ne dira jamais assez l'importance.
Conseiller du roi Théodoric, Boèce est arrêté en 524, torturé, et c'est dans la prison où il attend son exécution qu'il compose cette oeuvre d'une profondeur et d'une beauté stupéfiantes. Il n'est guère de question philosophique qu'il n'aborde, en se fondant sur son immense culture, nourrie de la pensée grecque, et à laquelle il n'apporte de réponse originale et vigoureuse. Quant à la trame littéraire de l'ouvrage, à sa composition, à ses figures, à ses images, elles n'ont cessé d'être imitées dans les siècles ultérieurs et d'inspirer les poètes. |
Solitude de l'incomparable. Augustin et Spinoza.Auteur(s) : Milad Doueihi Date parution : 19/01/2009 Editeur : Seuil Format : Ouvrage broché Langue : Français Nombre de pages : 194 |
Augustin et Spinoza, une rencontre inattendue entre deux manières de
lire et d'interpréter les récits fondateurs de l'Ancien et du Nouveau Testament.
On a souvent pensé en '"couples" judaïsme et christianisme, élection et grâce, loi et foi, peuple élu et genre humain, nationalisme juif et universalisme chrétien, alliance par la circoncision et cité chrétienne. En historien, philosophe et philologue, Milad Doueihi montre combien Augustin et Spinoza brouillent ces lignes de partage, tout en proposant des perspectives divergentes. Pour Milad Doueihi, le christianisme se considère comme incomparable : une religion qui se pense comme la fin d'une tradition, son accomplissement, sa perfection ultime en une clôture narrative ; il compare pour absorber. Le judaïsme est autrement incomparable : figure d'une séparation, il veille sur son histoire avant de s'ériger en gardien de l'historicité ; il se regarde lui-même, dans son intériorité, afin de se comparer dans l'attente. |
Eduard Munch-Francis Bacon:images du corps.Frédérique Toudoire, Nicholas Surlapierre, Orizons, coll. "Universités - Domaine littéraire", janvier 2009, 204p. Collection dirigée par Peter Schnyder ISBN : 978-2-296-06369-3 |
Regarder Bacon pour mieux lire (déchiffrer) les toiles de Munch, et réciproquement, puiser dans les images des corps de
Munch pour entrer dans l'univers de Bacon. Mémoriser les analyses de l'un afin d'assembler des indices et avancer dans cette enquête conjointe du corps en peinture. Qu'est-ce qui se
donne à voir dans les représentations picturales du corps : est-il nu, habillé, en pied, de face, de biais ou de dos, caché ou vêtu ? Se montre-t-il ou se cache-t-il ? Toutes ces
questions permettent de cerner comment le corps se positionne dans l'espace pictural, et, par la manière dont il s'empare du tableau, elles donnent à comprendre également la façon dont
un corps peut toucher des peintures qui forment mais qui défigurent aussi les apparences, les visages et les corpulences.
Frédérique Toudoire-Surlapierre est professeur de littérature comparée à l'Université de Haute-Alsace. Elle a publié récemment Que fait la critique ? (Klincksieck, 2008), ainsi qu'un essai intitulé La dernière fois (La Transparence, 2007). Nicolas Surlapierre est conservateur au musée d'Art moderne Lille Métropole, il est également l'auteur d'un ouvrage sur l'artiste Jacqueline Gueux (Snoeck éditions, 2008), ainsi qu'un volume consacré aux Artistes mexicains (Cercle d'art, 2007). |
Journal de deuil.Roland Barthes, Paris, Éditions du Seuil, coll. " Fiction & Cie", 2009, 308 p. Texte établi et annoté par Nathalie Léger. Ce livre est publié en coédition avec l'IMEC. ISBN : 978-2-02-098951-0 |
Présentation de l'éditeur :
18 août 1978 L'endroit de ma chambre où elle a été malade, où elle est morte et où j'habite maintenant, le mur contre lequel la tête de son lit s'appuyait j'y ai mis une icône – non par foi – et j'y mets toujours des fleurs sur une table. J'en viens à ne plus vouloir voyager pour que je puisse être là, pour que les fleurs n'y soient jamais fânées.
Du 26 octobre 1977, lendemain de la mort de sa mère, au 15 septembre 1979, Roland Barthes a tenu un
journal de deuil, 330 fiches pour la plupart datées, et constituées en un ensemble publié ici pour la première fois.
À noter : La publication en février des Carnets du Voyage en Chine (éd. C. Bourgois) et du Journal de Deuil (éd. du Seuil) a été précédée d'une polémique éditoriale que retrace Le Monde. On peut lire à ce sujet la réponse d'Olivier Corpet et d'Eric Marty et le billet de P. Assouline sur son blog, ainsi que la position du Magazine littéraire, qui, dans son numéro de janvier, propose un dossier "Barthes refait signe" comportant des extraits des deux oeuvres. |
Carnets du voyage en Chine.Roland Barthes. Carnets du voyage en Chine, 11 avril - 4 mai 1974 Auteur(s) : Roland Barthes Date parution : 02/02/2009 Dimensions : 200 X 120 Editeur : C. Bourgois Format : Ouvrage broché Langue : Français Nombre de pages : 246 |
On ne sait rien, je ne saurai jamais rien : qui est le garçon à côté
de moi ? Que fait-il dans la journée ? Comment est sa chambre ? Que pense-t-il ? Quelle est sa vie sexuelle ? etc. Petit col blanc et propre, mains fines, ongles longs. R.
B.
Présentés lors d'une exposition consacrée à Roland Barthes au Centre Georges Pompidou en 2002, ces carnets n'ont jamais été mis à disposition du grand public par ailleurs. La présente édition permettra aux lecteurs de suivre au jour le jour les réflexions, impressions et commentaires qu'ont suscités chez Roland Barthes sa découverte de la Chine. La publication inédite de Carnet de voyage en Chine est accompagnée de la remise en vente des textes du Colloque de Cerisy consacré à Roland Barthes en 1977 ainsi que de L'écriture même : à propos de Roland Barthes de Susan Sontag et de Roland Barthes, vers le neutre de Bernard Comment.
« Il ne cherchait pas du tout à plonger et à devenir, autant que
faire se peut, l'autre ; il restait lui-même et prenait de l'ailleurs ce qui se trouvait lui convenir, soit par l'insolite des situations, qu'il qualifiait alors de “romanesques”, soit
pour le sens que, toujours sur un détail, il en tirait. […] On aurait tort de conclure de là qu'il restait aveugle ou indifférent aux situations economico-politiques : il les analysait
et les jugeait froidement ; mais ce n'était pas un thème sur lequel il aimait orienter la conversation : il y voyait probablement un passage obligé, un effet de surmoi, auquel il
résistait avec le même entêtement qu'il mettait à refuser de céder aux prescriptions de la visite aux musées. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il campait dans son être avec une
gentillesse et une finesse telles que s'en dégageait une figure non pas de refus mais d'accueil. […]
Il était ainsi comme voyageur ce qu'il pouvait être. Présent et absent, subtil et concret, gai et replié sur soi, analyste extraordinairement pénétrant et précipité dans l'instantanéité du désir, radicalement étranger à la mythologie du voyage qu'il transmuait dès qu'arrivé en une autre modalité de l'habiter. » (François Wahl) |
L'Uchroniede Eric-B Henriet (Auteur), Emmanuel Carrère (Préface) Editions Klincksieck ISBN-EAN13 : 9782252037102 |
Et si Ponce Pilate avait gracié Jésus ? Si Hitler était mort en
1930 dans un accident de voiture ? Si Napoléon avait gagné à Waterloo ? La suite de l'histoire du monde en eût été changée… Contrairement à d'autres formes de littérature de
l'imaginaire où l'inventivité ne se donne pas de limites, dans l'uchronie il s'agit de réécrire une histoire probable à partir d'un point où les faits auraient pu
diverger.
L'uchronie (u préfixe négatif + chronos, temps) est, disait son fondateur Charles Renouvier, une « utopie appliquée à l'histoire », c'est-à-dire l'histoire « refaite logiquement telle qu'elle aurait pu être ». Le présent ouvrage, écrit par le spécialiste français de l'uchronie, propose définitions, descriptions et comparaisons qui permettent de saisir toutes les nuances de ce genre fascinant où la fantaisie rejoint souvent la méditation philosophique et la réflexion historique. |
Le Traité des trois imposteurs : Histoire d'un livre blasphématoire qui n'existait pas.Georges Minois (Auteur) |
Imaginez un livre-fantôme, pourvu seulement d'un titre. Ajoutez que ce titre, privé de texte, serait à lui seul assez sulfureux, assez scandaleux, assez terrifiant et fascinant pour alimenter un flot de rumeurs dans l'Europe entière, plusieurs siècles durant. Imaginez enfin que cette oeuvre introuvable finisse un jour par être rédigée : à force d'en entendre parler, quelques auteurs se décident à la réaliser. Les manuscrits alors prolifèrent, anonymes et clandestins, tous dissemblables, pourtant tous affublés du même titre, infamant et fameux. On passe ainsi d'une monstruosité à une autre : hier titre sans oeuvre, cet épouvantail s'est métamorphosé en une multitude de publications distinctes, mais intitulées identiquement. Cette folle affaire est une histoire authentique. Les experts la connaissent, et à son sujet les recherches savantes sont légion. Georges Minois en retrace l'essentiel à l'usage des non-spécialistes, dans un ouvrage mi-instructif et mi-insolite, qui porte à son tour le titre qui fit tellement parler : Le Traité des trois imposteurs. On commence à entendre parler d'eux dès le XIIIe siècle. Qui sont-ils ? Les fondateurs des trois monothéismes : Moïse, Jésus, Mahomet. Ce qu'on attribue alors à ce libelle diabolique, c'est bien d'affirmer que les trois religions qui se partagent le monde connu ne sont que mystifications, farces sinistres, exploitations éhontées de la crédulité humaine. Négation totale de toute révélation divine ? Blasphème absolu ! En 1239, le pape Grégoire IX accuse l'empereur Frédéric II d'avoir proféré ces horreurs. Par la suite, la paternité du traité introuvable est attribuée à ceux qu'on veut diffamer. Personne ne l'a lu, chacun le rêve à sa guise. Il fascine les inquisiteurs comme les esprits libres. Parmi les auteurs supposés : Frédéric II, son conseiller Pierre des Vignes, mais aussi Averroès, Maïmonide, plus tard le Genevois Jacques Gruet ou le philosophe Guillaume Postel. C'est aussi une histoire de la libre pensée, et des chemins qui mènent à l'athéisme moderne, qui se dessine quand on suit les tribulations de cette oeuvre imaginaire. En 1719, à La Haye, elle cesse de l'être. Le traité n'est plus un bruit qui court. Cette fois, c'est un opuscule imprimé. Mais qui l'a écrit ? Giordano Bruno, Spinoza, John Toland ? Leurs noms circulent. Il s'agit en fait d'un montage de textes. Les diverses combinaisons, complexes à démêler, exercent la sagacité des chercheurs. La suite appartient à l'histoire connue de l'athéisme : le baron d'Holbach édite et diffuse le traité en 1768, Voltaire le combat. Finalement, cette insolite saga offre bien des sujets de méditation. Sur l'histoire de l'incroyance. Sur les avantages des textes qui n'existent pas sur ceux qu'on peut lire. Sur la supériorité des livres qui se réduisent à un titre par rapport à ceux qui noircissent des pages et des pages. Sur les pouvoirs de l'imagination et de la rumeur. Sur l'espérance de vie des épouvantails. Au choix...
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L'islam sans soumission : pour un existentialisme musulman.Abdennour Bidar Broché: 288 pages Editeur : ALBIN MICHEL (15 octobre 2008) Collection : L'islam des Lumières |
Comment sortir l'islam d'une tradition millénaire qui
situe le fidèle dans une soumission absolue à un Dieu écrasant de puissance, réclamant de l'homme une servitude d'esclave obéissant, consentant, sans condition ? A. Bidar propose une
relecture du Coran appelant au redéploiement de la notion de califat, qui, dans le Livre saint porte un sens strictement ontologique et existentiel, caractérisant notre condition,
assignant à l'homme, en son séjour sur terre, la tâche d'être héritier de Dieu, son calife, le mot calife voulant
dire en arabe héritier, sens à privilégier dans la polysémie qui le colore. Et, par cette interprétation, il est possible de
frayer une voie où cheminer conduisant à la sortie de la religion. Ainsi, l'islam pourrait, lui aussi être contemporain du christianisme en s'adaptant au
désenchantement du monde par des matériaux et des moyens qui lui sont propres.
Présentation de l'éditeur
Des siècles de traditions idéologiques ont enfermé l'islam, l'assimilant à la seule soumission
à un Dieu dont les hommes ne seraient que les serviteurs - créatures supérieures aux autres, certes, mais dénuées de tout libre arbitre. Et si l'islam était au contraire la chance
pour l'humain de naître à sa pleine souveraineté, en tant qu'héritier d'un véritable pouvoir divin ? Si être musulman ne signifiait pas se soumettre éternellement mais au contraire se
conduire en " immortel " et assumer en soi cette part de transcendance ? Abdennour Bidar, après avoir fondé son concept de self-islam, nous offre ici une manière radicalement moderne
de lire le texte coranique et a l'audace d'édifier un nouvel existentialisme, non plus athée ni chrétien, mais pleinement musulman. Ce sont ainsi des contrées jamais explorées que
défriche pas à pas le philosophe, porté par un souffle inédit : l'espoir que l'islam puisse s'ouvrir à de nouveaux horizons. Vous êtes cadre ou futur-cadre ? Vous recherchez un emploi
ou vous vous apprêtez à répondre à une offre de travail ? Alors, vous allez bientôt devoir passer l'épreuve des tests de recrutement ! Comme tout autre examen ou concours, les tests
se préparent à l'avance et requièrent un minimum d'entraînement. Cet ouvrage, spécialement conçu pour les cadres, présente les tests numériques les plus fréquemment utilisés dans les
épreuves destinées aux membres de l'encadrement. Vous y trouverez : Les explications des mécanismes des principaux tests de nombres ; De nombreux exemples avec des solutions
commentées ; Des épreuves de niveau progressif, pour s'entraîner et élaborer des stratégies gagnantes ; Des check-list qui résument les principaux points à ne pas
oublier.
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Oeuvres complètes, tome 1 : Premiers écrits 1922-1940GEORGES BATAILLE Relié: 689 pages Editeur : Gallimard (3 juin 1970) Collection : Blanche |
Si c'est seulement en 1943, avec L'Expérience intérieure, que la
pensée de Georges Bataille commencera à être connue, elle se développait depuis déjà plus de vingt ans dans un secret que l'amitié seule était parvenue à percer. 1922 : sa thèse de
l'École des chartes lui ouvre une carrière de bibliothécaire qui, jusqu'en 1942, se déroulera à la Nationale. Affecté en 1924 au Cabinet des Médailles, il collabore en marge de ce poste
à la revue de numismatique Aréthuse. 1926-1927: cure psychanalytique dirigée par le Dr A. Borel; publication en 1928 (sous le manteau) de l'Histoire l'œil; rupture (après des
contacts distants) avec André Breton. 1926-1930: direction de la revue Documents. 1931: L'Anus solaire (tiré à 100 exemplaires). Après son éviction de Documents, participe à La Critique sociale, organe du Cercle
communiste démocratique que dirige B. Souvarine. Il y rencontre celle dont, après avoir partagé la fin d'une vie brûlante (elle meurt en 1938), il publiera sous le nom de Laure les
écrits posthumes. 1935: au moment du Front Populaire, allime le groupe «Contre-Attaque» (Union de lutte des intellectuels révolutionnaires). En 1933-1934 de premières difficultés de santé l'avaient
obligé à prendre des congés au cours desquels il connut une illumination qui aboutira - après un entraînement méditatif entrepris au printemps 1938 - à L'Expérience intérieure: trois
fragments en paraissent en 1935 et 1936 : Le Labyrinthe, Le Bleu du ciel et Sacrifices, publiée en collaboration avec le peintre André Masson. Avril 1936: rejoint ce dernier en Espagne
(Tossa de Mar) et prépare une revue: Acéphale d'où naîtra une société secrète qui poursuivra ses activités de 1937 à 1939 parallèlement au Collège de Sociologie sacrée. De 1937 à 1940 :
nombreuses collaborations (à Verve, Mesures, la N.R.F., Cahiers d'Art...). En marge de ces écrits et conjointement avec la méditation des écrits de Sade, Nietzsche, Hegel, Marcel Mauss,
les amitiés de Michel Leiris, André Masson, Raymond Queneau, Jean Whal, Alexandre Kojève, Pierre Klossowski, Roger Caillois sont le seul écho que suscite encore cette pensée dont la
fonction dominante dans l'élaboration de notre espace idéologique n'est apparue que depuis peu.
DENIS HOLLIER.
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La Genèse au féminin.Féondité de l'esprit et pensée biblique. |
Au-delà d'une organisation exemplairement complexe, Alain Monestier
perçoit dans les textes bibliques un mode de pensée singulier, propre selon lui à provoquer une mutation décisive de nos mentalités. Derrière le thème de l'amour conjugal - que la Bible
utilise comme modèle de la vie de l'esprit - il décèle en effet la présence d'un " paradigme de fécondité " qu'il trouve tout à fait en accord avec la nature foncièrement créatrice de
l'esprit humain et avec la capacité de l'homme à devenir cet " être source " dont parlait Maurice Zundel. Scrutant les récits et les mettant en perspective, il s'efforce de montrer qu'à
travers l'union des sexes la Bible nous représente la pensée comme le produit d'un accord amoureux et poétique qui marie l'idéation et le rêve ; nous appelant ainsi à découvrir le rôle
éminent du " féminin " dans la vie féconde de l'esprit et à entrer dans une relation " mystérieuse " dont le processus apparaît curieusement cohérent avec les données de la science
contemporaine.
Biographie de l'auteur Alain Monestier, né en 1945, partage sa vie entre la peinture (il est ancien élève de l'Ecole des Beaux-Arts) et les sciences humaines (il est chercheur dans un grand musée d'ethnologie). Il s'est particulièrement intéressé aux processus de création à l'œuvre dans l'activité littéraire et artistique, notamment dans la culture populaire. Résolument pluridisciplinaires, ses recherches ont été éclairées par une fréquentation quotidienne de la Parole de Dieu. |
Bibliothèque humaniste idéale de Pétraque à Montaigne.Rassemblé et présenté par Jean-Christophe Saladin Editeur : Les belles lettres |
Venus des quatre coins de l'Europe, les
Humanistes ont initié les valeurs qui sont aujourd'hui les nôtres. Fidèle à la tradition des Belles Lettres de partager avec le plus grand nombre la culture humaniste, cette
bibliothèque idéale raconte l'histoire de ce grand mouvement intellectuel né dans l'Italie du XIVe siècle avec des textes aussi fameux que le Discours de la dignité de l'homme de Pic de
la Mirandole, l'Éloge de la folie d'Érasme ou le truculent Gargantua de Rabelais, agrémentés de quelques perles aussi rares qu'inattendues, telles que les Facéties obscènes en latin
élégant du Pogge ou encore L'Art d'élever des poules en période de guerre civile de Le Choyselat.
Jean-Christophe Saladin, directeur de la
collection Le Miroir des humanistes invite le lecteur à parcourir cette bibliothèque idéale avec pour guides Boccace le conteur merveilleux, Mélanchthon le précepteur de l'Allemagne,
Bembo l'élégant naturaliste ou l'Arétin le paillard converti.
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Plotin et Lacan : La question du sujetde Serge Tribolet (Auteur)Editeur : Editions Beauchesne (4 juillet 2008)Collection : Prétentaine |
Qui est vraiment avisé, hors quelques rares élus, combien la
psychanalyse de Lacan est sous-entendue par la théologie négative, et en remontant d'Eckhart au Pseudo Denys, puis en deçà du Pseudo Denys, par la "théologie" de Plotin, qui plonge dans
l'inconnaissance de notre origine? C'est ce que fait lumineuement resortir Serge Tribolet, psychiatre lacanien, dans une étude où la clarté le dispute à l'érudition: "Ce n'est pas moi
qui dis authentiquement je - parce que je est bien plus que moi…"
Comme si en définitive, la question de Dieu (ou du divin), ne pouvai jamais être close, et en toute pensée ne se tînt que d'un lieu clos hors de tout lieu qui est notre vérité la plus sure… |
Leo Strauss, foi et raisonde Gérald Sfez.Editeur : Editions Beauchesne (19 juin 2007) Collection : Prétentaine |
Dans son essai, publié par, la récente et exigeante maison r Beauchesne, Gérald Sfez tente de montrer que toute l'œuvre de Strauss a tourné autour de la question suivante: comment lutter efficacement contre le nouveau mal du siècle, le nihilisme, et son pendant inévitable, le fanatisme tyrannique? La réponse: en luttant contre le principal acquis des Lumières, le relativisme culturel.
Pour Strauss, les hommes, pour être en paix, doivent être attelés à
une loi universelle, présente dans l'Ancien Testament d'après lui, afin d'y trouver une éthique qui leur permettrait de vivre ensemble. Le penseur dénonce la cœxistence de deux mondes
qui ne s'entendent pas: l'Occident et l'Orien, bien que l'un fasse semblant d'écouter l'autre. Pour être en paix, les hommes doivent avoir des droits, certes, mais surtout des devoirs,
le devoir nreligieux, qui ne doit pas être soumis à discussion. Là se situe la limite entre foi et raison. En somme, «nous avons perdu toutes les traditions faisant tout simplement
autorité auxquelles nous puissions nous fier…et cela parce que nos maîtres ont cru à la possibilité d'une société purement et simplement rationelle".
Avant tout, la pensée e Strauss est une pensée du retour à la foi comme principe de cohérence du monde, quand elle ne se place pas en doctrine culturelle, donc uniculturelle. |
La religion de sadede Jean Baptiste Vilmer. Editeur : Editions de l'Atelier (23 octobre 2008). |
Sade incarne depuis deux siècles la figure la plus extrême de l'athéisme et de la perversion. Aucune oeuvre n'est plus violente à l'égard de Dieu, de la religion, de la théologie, que celle du " divin " marquis. Aucun homme n'a poussé le blasphème et la profanation aussi loin. À tel point qu'il peut paraître curieux de consacrer un livre à ce que Sade pense de la religion, tant l'affaire semble entendue : Sade n'est-il pas tout simplement athée ? Athée, sans doute, mais pas tout simplement. Qu'a-t-il donc à dire sur la religion ? Que dissimule ce déchaînement de rage ? Pourquoi Dieu est-il omniprésent ? Pourquoi Sade connaît-il par cœur la Bible ? Pourquoi consacre-t-il des dizaines de pages au dogme de l'immortalité de l'âme, à la confession ou au péché originel ? Pourquoi son œuvre a-t-elle malgré tout une indéniable résonance chrétienne ? Comment articule-t-il la religion avec le sexe, la morale, la justice, la politique ? C'est à ces questions que l'auteur tente de répondre, en s'appuyant sur la biographie, la correspondance de Sade ainsi que la totalité de son œuvre.
Aborder le marquis de Sade par la question religieuse, voilà qui peut
surprendre. Pour lever tout malentendu, précisons que cet ouvrage prend place dans une collection dont l'objectif est de donner accès à l'reuvre d'un philosophe en y dévoilant ses
convictions personnelles et sa conception de la religion. Ce à quoi parvient avec brio Jean-Baptiste Jeangène Vilmer qui montre, dans un style incisif et alerte, « comment et pourquoi
la religion joue un rôle fOndamental» au sein de l' reuvre du « divin» marquis. Où l'on voit que Sade connaissait bien ses classiques en théologie. Car sa critique radicale du
christianisme, catholique avant tout, s'appuie sur une démolition méthodique des dogmes chrétiens. Mais elle est aussi, et surtout, politique. Pour Sade, la religion est « un moyen de
la tyrannie », explique l'auteur. C'est pourquoi il en a fait, bien avant Marx, un opium du peuple. Résolument athée et libertin, partisan de la séparation de l'Église et de l'État,
Sade n'en défendait pas moins la liberté des cultes, n'imaginant pas leur disparition possible. Au-delà de sa sulfureuse réputation, on découvre un Sade philosophe, dont la place est
justifiée dans une collection qui se propose de fournir aussi à ses lecteurs les outils d'une pensée critique de la religion.
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Platon, oeuvres complètesde Platon (Auteur), Luc Brisson (Auteur)2204 pages Editeur : Flammarion (6 octobre 2008) Collection : OUVRAGES DE REF |
Platon inaugure, par l'intermédiaire de Socrate, ce geste intellectuel primordial : s'interroger, sans préjugés, sur ce qui
fait que la vie de l'homme et de la cité vaut d'être vécue. C'est pourquoi nous n'avons pas cessé d'être les contemporains de Socrate qui, dans les rues d'Athènes et sur la place
publique, discutait avec ceux qui l'entouraient de ce qui fait la valeur d'une vie humaine, de ce qui motive telle ou telle action individuelle ou civique, des buts que poursuivent
l'individu et la cité. Cette édition comprend la totalité des dialogues de Platon, ainsi que la traduction inédite des œuvres douteuses et apocryphes. Elle comporte en outre une
introduction générale, des notices de présentation pour chaque dialogue, des annexes, un index des noms propres et des notions, et un répertoire des citations, qui permettent à tous,
néophytes ou familiers, de redécouvrir Platon.
Biographie de l'auteur Luc Brisson est l'un des meilleurs spécialistes de l'œuvre de Platon. Directeur de recherche au CNRS, il a traduit et commenté de nombreux dialogues de Platon, le livre III de Diogène Laërce, plusieurs traités de Plotin, et des ouvrages de Porphyre et de Jamblique. Il est également l'auteur d'études de référence sur l'histoire de la philosophie et de la religion dans l'Antiquité. |
Le principe responsabilité: une éthique pour la civilitation technologique.Hans Jonas trad. Jean Greisch Flammarion Collection Champs. Essais, n° 784 - réed. avril 2008 |
Les morales traditionnelles sont devenues inopérantes en particulier pour les décideurs politiques. Hans Jonas propose une reformulation de l'éthique
autour de l'idée de responsabilité, sous ses différents aspects (naturelle et contractuelle), et voit dans les parents et les hommes d'État deux modèles essentiels ; il discute les
idéaux de progrès et les utopies (d'où le titre qui rappelle Le Principe espérance d'Ernst Bloch) et dessine une philosophie de l'« espérance responsable » fondée sur le respect.
L'accueil réservé à cette grande oeuvre - des philosophes aux décideurs politiques et des pédagogues aux scientifiques - témoigne de l'actualité d'une telle réflexion.
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Lire à Rome. Catherine Salles Editeur Les Belles Lettres 23,00 € |
Considérer l'écriture et le lecteur, non pas dans l'abstrait, mais
dans leur dimension sociale à l'aide de la relation triangulaire entre écrivain, livre et public, c'est le propos de cet ouvrage qui étudie la situation de l'auteur dans la société
romaine du Ier siècle de notre ère, le mode de diffusion de ses œuvres et les différents publics
concernés, intellectuels ou populaires. À cause du rôle exceptionnel joué par la création littéraire au début de l'Empire, se développent à Rome des institutions originales comme les
lectures publiques ou les grandes bibliothèques impériales. Production de l'imagination, le livre est en même temps bien de consommation, ce qui lui donne une place spécifique dans la
société, puisqu'il doit répondre aussi bien à l'inspiration propre à chaque écrivain, aux goûts du public et aux impératifs commerciaux.
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Les années 1930- la fabrique de "l'homme nouveau".Jean Clair , Pierre Théberge , Mayo Graham , Didier Ottinger , Collectif Paru le : 04/09/2008 Editeur : Gallimard (Editions) 56,05 € |
Succédant aux Années folles, les années 1930, entre la crise
économique de 1929 et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, sont une décennie sombre.
Des régimes s'installent ou se consolident, autoritaires, voire totalitaires, souvent guidés par des " chefs " qui leur donnent leur nom : franquisme en Espagne, stalinisme en Union soviétique, national-socialisme en Allemagne, fascisme en Italie. En dehors de traits semblables de gouvernement, une idéologie leur est commune : la volonté de créer ce qu'ils appellent tous un " Homme nouveau ", à l'extrême par la rééducation sociale et par l'élimination des classes " bourgeoises " (URSS), mais aussi par une politique raciale d'élimination des peuples déclarés " dégénérés " et des êtres dont la vie est jugée " indigne d'être vécue " (Allemagne).
Cette idéologie qui touche directement
à l'image que nous nous faisons de l'homme et de sa représentation, atteint bien sûr le domaine de l'art. Les années 1930 sont à la fois une époque où l'on représente un homme sain,
vigoureux, athlétique, sportif, " eugénique ", mais aussi une époque où les courants de l'avant-garde, expressionnisme et surréalisme, sont proscrits. D'une part, on fait appel aux exemples " éternels " de la beauté grecque " indépassable", de l'autre, on interdit les représentations jugées malsaines ou " dégénérées ".
Les années 1930 commencent par une
rêverie plus ou moins innocente sur le thème de l'œuf originel, de la germination, de la croissance harmonieuse d'un tissu tout à la fois
biologique et social, mais elles s'achèvent sur les cadavres des camps de concentration que découvriront, effarées, les armées de libération, en 1945.
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Dieu et ses images.Boespflug François 800 pages - éditeur : Bayard.Prix de lancement: 129 € jusqu'au 30 novembre 2008 puis 149 € |
Cette histoire originale du Dieu chrétien à travers ses représentations iconographiques, peintures, sculptures, etc, depuis l'Antiquité, permet d'illustrer
la question de la représentation de Dieu dans l'art, souvent litigieuse et contradictoire. Sur un modèle chronologique, l'auteur propose de découvrir les images sources de conflits et
les images inattendues.
C’est un livre neuf qui révolutionne notre vision de l’art chrétien et de son histoire. Il propose une histoire originale du Dieu chrétien à travers ses représentations iconographiques (peintures, sculptures…), depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. C’est une histoire encore trèsmal connue, contrairement à ce que l’on peut penser, qui a sa propre logique, souvent éloignée de l’histoire politique ou culturelle des sociétés concernées. Avec ce grand livre, le lecteur découvre une nouvelle histoire de Dieu. La question de lareprésentation de Dieu dans l’art a toujours été, et est encore aujourd’hui, souvent litigieuse, voire scandaleuse ou contradictoire. C’est un sujet de division entre les différents monothéismes et les différentes confessions chrétiennes. L’auteur suit un plan chronologique et nous fait découvrir les images les plus importantes sources de conflits et d’interprétations, ou les images inattendues, secrètes qui ont bouleversé à une époque notre conception de Dieu. Ce livre peut se lire et se feuilleter comme un grand livre d’art ou servir de guide et de manuel historique et iconographique. Chaque chapitre est précédé de son plan et de son résumé. 300 oeuvres reproduites et commentées, et parmi elles souvent des oeuvres rares et méconnues. Avec de nombreuses notes et index (thématique, iconographique) et des bibliographies entièrement renouvelées sur la question. |